Pleins feux sur les
clichés de la bisexualité...
1) La bisexualité
n'existe pas !
C'est une affirmation
que l'on pourrait...discuter
à l'infini. En revanche, les bisexuels
existent bel et bien, puisque nous sommes
là, de chair et d'os ! Et puis,
si nous n'existons pas, pourquoi sommes-nous
sujets, au mieux, de tant d'interrogations,
au pire de tous ces clichés ?
2) La bisexualité
n'est qu'une phase de transition !
Ca dépend.
C'est vrai pour certains bisexuels qui finissent
par s'installer durablement dans une relation
hétéro ou
homosexuelle. Pour d'autres, en revanche,
la transition doit s'étaler sur l'espace
de toute une vie car ils sont toujours
bi à 70 ans. Peut-être que la
vie toute entière n'est-elle qu'une
transition, un passage...
3) La bisexualité
n'est qu'une mode !
Rejeter l'incidence
de la mode serait naïf. Mais peut-être
devrait-on inverser les termes de l'affirmation
et constater que
c'est la mode qui s'est emparée de
la bisexualité. Car enfin, qui oserait
nier que les pratiques bisexuelles, si elles
n'ont
pas toujours été sous le feu
des projecteurs, existent de tout temps et
en des lieux les plus variés.
4) Les bisexuels
sont incapables de se définir !
Si l'on demande séparément à
dix personnes qui s'autodésignent comme
bisexuelles de définir la bisexualité,
il est fort
probable que leurs définitions ne seront
pas exactement superposables. Mais faites
le test auprès de dix pédés,
dix
lesbiennes ou dix hétéros, le
résultat ne sera sans doute pas beaucoup
plus probant. A cela rien d'étonnant
puisqu'une
définition individuelle se nourrit
aussi de vécus personnels, et que,
par chance, ceux-ci ne sont pas tous identiques.
Ainsi, la question est de savoir pourquoi
on devrait davantage imposer aux bis
la nécessité d'une homogénéïté.
5) Les bisexuels
sont des traîtres à la cause
homo !
Le fait d'être bi n'empêche en
rien de militer au côté des gays
pour plus de droits et pour une meilleure
acceptabilité
sociale ; nous y avons tout intérêt.
Etre bi, c'est, entre autres, être homosexuel.
Les bis rencontrent les mêmes problèmes
de discrimination, de violence verbale et
physique, de moquerie.
Quelques bis sont homophobes, peut-être,
mais n'avez-vous jamais rencontré de
pédés homophobes ? Et quand,
dans certains
milieux, s'affirmer bi s'avère plus
difficile que se dire pédé ou
goudou, n'y a t-il pas des questions à
se poser ?
Espérons qu'il y a de la place pour
tous, dans le respect de chacun.
6) Les bisexuels
sont incapables de choisir !
Depuis quand
le choix implique t-il l'unicité? Avoir
deux objets de désir (hommes et femmes)
résulte d'un choix au même
titre que n'en avoir qu'un.
Indépendamment de l'orientation sexuelle,
quelle place est réservée au
choix dans toute forme de sexualité
?
7) Les bisexuels
sont forcément infidèles !
Les bis, tout comme les hétéros
ou les homos, sont parfois infidèles.
Mais ni plus ni moins. Un bisexuel ou une
bisexuelle
peut-être en même temps avec un
(des) homme(s) et une (des) femme(s), ou tour
à tour avec une femme puis un homme,
en
restant exclusif sur chacune de ces périodes.
Mais, d'une
certaine façon, peu importe : les bisexuels
ne sont pas plus obligés que d'autres
de tomber dans les pièges de
la justification. Ils n'ont ni plus ni moins
que les autres le droit d'être multipartenaires
si bon leur semble !
8) Les bis
sont tous des obsédés sexuels
!
On aimerait bien dire oui. Mais l'activité
sexuelle des bis n'est pas plus débridée
que celle de leur voisin de palier.
Les bis développent la même énergie
que ceux qui ne le sont pas : multi-partenariat,
vie de couple monogame, célibat par
choix ou non.
9) Les bisexuels
sont sans points de repère !
C'est un peu vrai. En France, il n'y a pas
de visibilité bisexuelle, ni même
l'embryon d'une culture bi structurée.
Bi'Cause
est, à notre connaissance, la seule
association de bisexuels de ce pays. C'est
pourquoi il faut nous rejoindre et
nous soutenir. Enfin, si vous êtes concernés...
10) Les bisexuels
sont ceux qui transmettent le SIDA !
Cette affirmation n'a aucune valeur. Ce sont
les "comportements" qui sont à
risque et non les "groupes".